Lever des fonds : et si ce n’était pas une fin en soi ?

Arnaud DROH

« Vous n’avez pas besoin d’attendre qu’un investisseur vous dise oui pour avancer. »

Quand on parle de business et de start-up, le terme « levée de fonds » revient comme un passage obligé. Pourtant, la réalité est plus nuancée. Dans La boîte à outils de la levée de fonds, Didier Bernard et Céline Tremblais rappellent une vérité souvent oubliée : vous pouvez réussir sans lever un centime.

1. Ne pas lever, c’est aussi entreprendre

Lever des fonds n’est pas une obligation. Ce n’est ni une norme, ni une fin en soi. Si votre modèle génère du chiffre, si vos clients sont au rendez-vous, vous avez peut-être déjà tout ce qu’il vous faut pour avancer.

Le bootstrapping (autofinancement) reste une méthode viable, souvent plus saine, car elle vous pousse à chercher des clients plutôt que des investisseurs.

À retenir :

“Une entreprise solide ne repose pas uniquement sur des levées, mais sur un business model qui tient debout.”

2. Le pouvoir du mindset

La préface du livre, signée Anthony Bourbon (Feed.), est un véritable manifeste du dépassement de soi. Parti de rien, sans réseau, sans capital, il a levé plus de 40 millions d’euros. Ce qui a fait la différence ? Son état d’esprit.

“Devenez la meilleure version de vous-même, apprenez chaque jour, travaillez dur, ne baissez jamais les bras.”

3. Go ou No Go ?

Avant de vous lancer dans une course effrénée à l’investissement, posez-vous la question : ai-je vraiment besoin de lever des fonds maintenant ?

Les auteurs proposent une checklist très utile :

  • Ai-je un marché prouvé ?
  • Mon modèle économique est-il clair ?
  • Suis-je prêt à partager la gouvernance ?
  • Ai-je le temps et l’énergie de me consacrer à cette démarche chronophage ?

Répondre à ces questions, c’est faire preuve de maturité entrepreneuriale.

4. Garder le contrôle… autrement

Beaucoup d’entrepreneurs craignent de perdre la main sur leur entreprise en accueillant des investisseurs. En réalité, le contrôle est une affaire de compétences, de vision et de leadership, plus que de parts sociales.

Message inspirant à transmettre :

“Tant que vous êtes indispensable à l’exécution, vous gardez la main.”

5. La posture, un levier sous-estimé

L’investisseur n’est pas un distributeur de billets. Il cherche un projet solide, mais aussi un partenaire d’aventure. Le livre décode les 7 postures que peut adopter un fondateur face à un investisseur : de la panique au sur-confiant, en passant par le « Bisounours ».

La bonne posture ? Celle d’un adulte à adulte : confiant, lucide, ouvert à la discussion.

6. L’effet de levier : financer sans trop se diluer

Une stratégie intelligente évoquée : utiliser l’endettement comme levier, notamment grâce à la BPI ou aux prêts bancaires. Cela permet d’obtenir des fonds tout en limitant la dilution de capital.

“L’intelligence financière, c’est savoir comment multiplier les opportunités avec moins de ressources.”

7. Briller dès la première impression

L’UIVP (Unique Investor Value Proposition) est l’équivalent de votre pitch d’impact. Une phrase forte, claire, qui résume :

  • Ce que vous faites
  • Pour qui
  • Quel problème vous résolvez
  • Ce qui vous rend unique
  • Ce que vous avez déjà accompli

Conseil : entraînez-vous à le dire avec clarté, conviction et enthousiasme.

En conclusion : et si vous commenciez par vous faire confiance ?

Ce livre n’est pas qu’un manuel technique. C’est un concentré d’humanité, d’ambition, et de lucidité. Il nous rappelle qu’avant de séduire des investisseurs, il faut savoir séduire la réalité du terrain, les clients, et soi-même.

« Faites du chiffre, apportez de la valeur, et surtout : ne perdez pas de temps à courir après ceux qui ne vous comprennent pas. »

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