Et si entreprendre, c’était d’abord une posture ?
Arnaud DROH
On croit souvent que l’entrepreneuriat commence par une bonne idée et un business plan béton. Pourtant, ce sont la posture, l’action et l’expérience qui forment le véritable socle de l’aventure entrepreneuriale. Et si on changeait de regard ? Inspiré du livre La Fabrique de l’entrepreneuriat, cet article explore une approche profondément humaine, expérientielle et connectée à son environnement.
1. L’entrepreneuriat : plus qu’un statut, un mouvement
L’entrepreneuriat n’est plus un tabou. Face à l’usure des modèles classiques (salariat, fonctionnariat, grande entreprise), il incarne aujourd’hui un souffle de liberté et d’action. Mais attention : cette valorisation ne doit pas masquer une réalité plus complexe.
Créer une entreprise ne suffit pas à « être entrepreneur ». Ce qui compte, c’est la dynamique d’agir, la capacité à faire, à tester, à apprendre, à rebondir. Le livre de Christophe Schmitt nous invite à dépasser le modèle « one shot » du business plan pour entrer dans une logique d’expérience continue.
2. Fin du mythe du super-héros
L’entrepreneur visionnaire qui réussit seul contre tous, c’est un mythe. Dans la vraie vie, les projets se construisent en marchant, en tâtonnant, souvent à plusieurs. La vision n’est pas innée, elle se crée dans l’action, à partir du réel.
Ce que propose Schmitt, c’est un changement de paradigme : passer d’une logique de décision planifiée à une logique de cheminement expérimenté. Ce n’est pas la bonne décision qui précède l’action, c’est souvent l’action qui éclaire la décision.
3. Entreprendre, c’est aussi se construire
Un entrepreneur n’est pas juste un faiseur de business. Il est aussi un artisan de lui-même. À chaque étape du projet, il apprend à mieux se connaître, à comprendre ses peurs, ses limites, ses désirs.
Le cœur de l’entrepreneuriat ? L’intentionnalité. Pourquoi je fais ça ? Quel est mon rapport au monde ? Que signifie ce projet pour moi ? Autant de questions qui façonnent une posture plus ancrée, plus humaine, et donc plus durable.
4. L’écosystème : la clé invisible de la réussite
Personne ne réussit seul. Les “seconds rôles” – mentors, accompagnateurs, pairs, amis – jouent un rôle déterminant. Ce sont eux qui rassurent, confrontent, motivent, ouvrent des portes.
L’entrepreneur doit construire activement son écosystème : non pas un réseau de façade, mais un cercle d’interactions sincères, utiles, parfois exigeantes. C’est ce tissu vivant qui permet au projet de grandir.
5. Un modèle simple pour s’y retrouver : les 3M
Schmitt propose un outil inspirant pour structurer sa démarche entrepreneuriale :
- Moi : mes valeurs, ma vision, mes moteurs
- Mon projet : un objet vivant, évolutif, qui traduit mon intention
- Mon écosystème : les personnes, partenaires, contextes qui me permettent d’agir
Ce triptyque rappelle que le business ne naît pas d’un tableau Excel, mais d’une relation vivante entre soi, son idée et son environnement.
Conclusion inspirante : Entreprendre, c’est oser être en mouvement
Entreprendre, ce n’est pas avoir toutes les réponses. C’est poser les bonnes questions, créer du lien, et avancer malgré l’incertitude. Le véritable entrepreneur n’est pas celui qui « réussit » vite, mais celui qui apprend à chaque pas, écoute son intuition, et crée du sens.
Et vous ? Que dit votre posture de votre projet ?
Commencez peut-être non pas par un business plan… mais par une discussion, une expérience, un test. Bref, un petit pas d’agir entrepreneurial.
