Réinventer son Business : Et si l’agilité devenait votre avantage stratégique ?
Arnaud DROH
Introduction
L’agilité n’est plus réservée aux développeurs. Devenue un mot-clé incontournable dans les organisations modernes, elle s’invite aujourd’hui dans tous les secteurs : restauration, éducation, événementiel, marketing… Mais au-delà de l’effet de mode, qu’est-ce que cela signifie concrètement pour une entreprise ou un entrepreneur ? Et surtout, comment adopter l’agilité comme moteur de performance, d’innovation et de sens ?
Inspiré du livre L’art de devenir une équipe agile de Claude Aubry, cet article vous propose une exploration pragmatique et inspirante de l’agilité appliquée au business.
1. L’agilité, une affaire de culture, pas de méthode
Trop souvent, on réduit l’agilité à des outils (post-its, kanban, sprints) ou à des rôles figés comme “Scrum Master” ou “Product Owner”. Mais la vraie transformation est culturelle.
« On ne devient pas agile en appliquant une recette. On le devient en cultivant une nouvelle manière de travailler ensemble. » – Claude Aubry
L’agilité repose sur la confiance, l’adaptation et l’intelligence collective. Elle privilégie l’expérience terrain, la simplicité et l’amélioration continue plutôt que la bureaucratie ou les plans figés.
2. Créer de la valeur utile, pas simplement produire plus
L’agilité part d’une question essentielle : “Qu’est-ce qui a vraiment de la valeur pour nos clients ?”
Le rôle du leader (ou du Product Owner) est d’ordonner les priorités en fonction de cette valeur, pas du volume de travail. L’objectif est de livrer fréquemment des résultats tangibles pour apprendre vite, corriger vite et avancer juste.
À tester dans votre business : remplacez votre plan à 1 an par des cycles de 2 à 4 semaines avec des livraisons concrètes et du feedback réel.
3. De la main d’œuvre au “cerveau d’œuvre” : la force des petites équipes
Dans une organisation agile, la performance ne vient pas du contrôle, mais de la capacité des équipes à s’auto-organiser et à collaborer efficacement.
L’idéal ? Une équipe de 5 à 7 personnes, stable, pluridisciplinaire, motivée par un objectif partagé. Ce format limite les frictions et maximise la créativité.
“Ce ne sont pas les process qui créent de la valeur, ce sont les personnes engagées dans un but commun.”
4. Les 5 freins au changement (IMPRO)
Si votre transformation agile piétine, peut-être êtes-vous freiné par l’un des pièges du faux-agile :
- Ignorance : méconnaissance des vrais principes agiles
- Misonéisme : rejet instinctif du nouveau
- Peur : culture du contrôle, manque de confiance
- Ratatinement : agilité réduite à un simple outil dans une vieille structure
- Orgueil : refus du feedback, posture de “je sais tout”
Faites un audit honnête : votre équipe a-t-elle vraiment changé de posture ou juste collé des post-its sur un mur ?
5. Commencer simple, viser juste
Le modèle Agile Fluency™ propose une progression par paliers. L’important n’est pas d’aller “le plus loin possible”, mais de savoir jusqu’où vous voulez aller, et ce que vous êtes prêt à investir.
Le premier palier – la focalisation – consiste à livrer régulièrement quelque chose qui a de la valeur. C’est déjà un changement puissant.
Définissez votre ambition agile en fonction de vos moyens, pas selon une mode.
6. Exemple inspirant : le projet PermaBio
Claude Aubry illustre son propos avec PermaBio, un projet fictif de livraison de plats bio, locaux et préparables à domicile. Le fondateur, Pierre, n’a ni moyens importants, ni vision complètement définie. Mais il a une idée forte, un contexte incertain… et un besoin d’expérimenter rapidement.
Ce choix de l’agilité lui permet :
- De tester ses idées sur le terrain,
- De collaborer efficacement avec jardiniers, livreurs et clients,
- D’ajuster en continu son offre à la demande réelle.
Conclusion : L’agilité, c’est comme monter un groupe de rock
Comme l’explique l’auteur, devenir agile, c’est comme passer de trois copains qui grattent une guitare à un groupe soudé qui livre des concerts.
L’important n’est pas de viser le Zénith tout de suite, mais de trouver votre rythme, votre groove collectif, et de livrer un peu de valeur, encore et encore.
Et si votre prochain sprint, c’était simplement de livrer mieux… ensemble ?
