Dans le business, l’obstacle n’est pas une fin. C’est le chemin.
Arnaud DROH
Dans la vie entrepreneuriale, nous rêvons souvent d’un parcours fluide, d’une croissance linéaire, de décisions éclairées menant à des succès éclatants. Pourtant, la réalité est tout autre : retards, échecs, imprévus, désillusions. À chaque coin de rue, un mur semble se dresser. Mais si on changeait notre manière de voir ces obstacles ? Et si, comme l’écrit Ryan Holiday dans L’obstacle est le chemin, ces difficultés étaient justement la voie à suivre, et non des impasses à éviter ?
Changer de regard : de la barrière à l’opportunité
Tout part de la perception. Ce qui nous freine dans nos projets n’est pas toujours l’obstacle lui-même, mais la façon dont nous l’interprétons. Est-ce une malchance ? Un signal d’arrêt ? Ou un défi à relever ? Les stoïciens, que Ryan Holiday met à l’honneur dans son livre, nous rappellent une vérité simple : nous ne maîtrisons pas les événements extérieurs, mais nous pouvons maîtriser notre réponse.
Prenons l’exemple de John D. Rockefeller. À ses débuts, en pleine crise économique, il choisit de voir l’effondrement du marché non comme une malédiction, mais comme une école. Il observe, il apprend, il résiste aux modes et à la panique. Résultat : il bâtira l’un des plus grands empires industriels de l’histoire.
L’action intelligente : transformer l’échec en levier
L’entrepreneur ne doit pas simplement « tenir bon » face aux difficultés. Il doit agir, stratégiquement et avec ingéniosité. Ce n’est pas en se plaignant que les choses changent, mais en trouvant un angle, un levier, une faille à exploiter.
Une vieille légende zen raconte l’histoire d’un roi qui plaça un rocher sur la route de ses sujets. Tous firent demi-tour, sauf un paysan. En cherchant un moyen de déplacer le bloc, il découvrit une bourse remplie d’or cachée sous la pierre. Le message était clair : celui qui affronte l’obstacle trouve la richesse – littérale ou symbolique.
La volonté intérieure : bâtir sa résilience
Face à l’injustice, à l’échec, au découragement… que reste-t-il ? La volonté. Cette force silencieuse qui pousse à continuer, à apprendre, à se transformer.
Rubin « Hurricane » Carter, boxeur emprisonné à tort, a refusé de céder à la haine ou au désespoir. Il a utilisé ces années en cellule pour étudier, se renforcer mentalement, se libérer intérieurement. Il n’a pas nié l’obstacle : il l’a transcendé.
En affaires, c’est la même chose : ce n’est pas tant ce qui nous arrive qui compte, mais ce que nous en faisons.
Leçons concrètes pour les entrepreneurs
Trouvez ci-dessous quelques principes clés à retenir :
- Acceptez les obstacles comme partie intégrante du chemin, pas comme des accidents de parcours.
- Restez maître de vos émotions, surtout dans la tempête. Le calme est une compétence stratégique.
- Innover dans la contrainte : c’est souvent quand tout semble fermé qu’une idée brillante surgit.
- Pensez long terme : les plus grandes réussites se bâtissent sur les cendres des échecs temporaires.
Conclusion : marcher avec l’obstacle
Chaque entrepreneur, chaque dirigeant, chaque porteur de projet est confronté à ses propres épreuves. Et c’est justement dans la traversée de ces moments difficiles que se forge la véritable réussite. L’obstacle, loin de vous bloquer, vous montre la voie. Vous pouvez le contourner, l’escalader, ou l’utiliser comme marchepied.
Mais une chose est certaine : il est là pour une raison.
Alors la prochaine fois qu’un mur se dresse devant vous, ne vous demandez pas “comment l’éviter”, mais plutôt :
“Que suis-je censé apprendre ici ?”
