Entreprendre à l’international : les 5 risques à connaître(et à maîtriser)

Arnaud DROH

« Toute entreprise qui s’internationalise prend le risque de ne pas connaître ceux qu’elle encourt. »
Cette phrase pourrait résumer l’essence de l’ouvrage L’essentiel des risques de l’entreprise à l’international de Jean-David Avenel et Max Peyraud, une référence claire et accessible pour tous les entrepreneurs qui envisagent d’élargir leur terrain de jeu au-delà des frontières.

À l’ère de la mondialisation, développer votre activité à l’international est devenu un levier de croissance puissant. Mais cette ouverture vers de nouveaux marchés s’accompagne d’une réalité incontournable : l’exposition à de multiples risques.

Que vous soyez en phase de prospection, de lancement ou d’implantation à l’étranger, il existe 5 grandes familles de risques que vous devez absolument anticiper pour sécuriser vos projets et construire une stratégie pérenne.

1. Les risques financiers : la base à surveiller

À l’international, la complexité financière augmente. Vous pouvez être confronté à :

• des impayés clients,
• une forte volatilité des devises,
• des restrictions de liquidité,
• des fraudes sophistiquées (comme la fraude au président),
• ou encore à la manipulation de taux de référence.

Conseil : Utilisez des outils de couverture contre le risque de change, adoptez des procédures de validation sécurisées, et envisagez une assurance-crédit à l’export. La prévention est votre meilleure alliée.

2. Les risques juridiques et fiscaux : l’invisible peut coûter cher

Chaque pays a ses propres règles… et ses pièges. Entre des réglementations opaques, des lois extraterritoriales (notamment américaines), des litiges inattendus et une fiscalité en constante évolution, les mauvaises surprises peuvent vite surgir.

Conseil : Entourez-vous d’experts juridiques locaux et veillez à la conformité de vos pratiques avec les législations locales et internationales. Un contrat mal rédigé peut engager votre responsabilité bien au-delà de vos frontières.

3. Les risques opérationnels : tout peut basculer

Défaillance technique, erreur humaine, rupture logistique, cyberattaque, contrefaçon… Les risques liés à l’exploitation sont nombreux et souvent interconnectés.

Conseil : Mettez en place une cartographie des risques opérationnels, renforcez vos systèmes informatiques, et protégez vos données ainsi que votre propriété intellectuelle. Votre vigilance protège votre activité.

4. Les risques climatiques et environnementaux : la nouvelle réalité

Sécheresses, inondations, crises énergétiques ou agricoles… Le dérèglement climatique impacte déjà les entreprises, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agroalimentaire ou du transport.

Conseil : Évaluez l’exposition climatique des pays où vous intervenez. Intégrez les enjeux environnementaux dans vos décisions d’approvisionnement, de production ou de localisation.

5. Les risques politiques et géopolitiques : l’incertitude souveraine

Nationalisation, instabilité sociale, guerre, sanctions économiques… Le risque pays peut compromettre vos investissements ou bloquer vos opérations à tout moment.

Conseil : Avant toute implantation, consultez les indicateurs de risque (COFACE, BERI, Doing Business…) et prévoyez des scénarios d’adaptation. La meilleure stratégie reste celle qui prévoit l’imprévisible.

En conclusion : transformez le risque en levier stratégique

Ne pas se préparer, c’est s’exposer. En revanche, intégrer une gestion des risques sérieuse dans votre développement international, c’est gagner en agilité, en crédibilité et en résilience.

Souvenez-vous : les entreprises les plus solides ne sont pas celles qui évitent les risques, mais celles qui savent les gérer intelligemment.